Cannibalisme

Alain Lenoir Mis à jour 13-Oct-2021    

Le cannibalisme n'est pas fréquent chez les fourmis.

Un exemple chez Solenopsis geminata où les reines cannibalisent les larves de mâles pour accélérer la fondation (Lenancker et al 2019, voir Fraval 2019).

Selon Céline Sivault dans "Ce que la Science sait des fourmis" : "Des reines cannibales Mais il est parfois inutile de sortir du nid pour capturer des proies insaisissables... Les reines Amblyopone silvestri et Leptanilla japonica l'ont bien compris : elles disposent d'une source de nourriture inépuisable dans leur environnement immé-diat : leurs propres larves ! Alors que le cannibalisme est occasionnel chez de nombreuses espèces, qui consomment leurs immatures lors des périodes où les ressources alimentaires sont très limitées, la pratique fait partie du quotidien de ces deux espèces !
Chez les premières, la reine perce la cuticule d'une grosse larve et lèche la goutte d'hémolymphe qui perle alors. Elle peut utiliser plusieurs fois la même larve pour se nourrir. Les plaies cicatrisent et n'entravent pas le développement de l'immature, qui achèvera sa métamorphose de manière classique.
Chez les secondes, un dispositif permet aux reines de s'alimenter sans blesser leur progéniture : le corps des larves présente deux petites fentes, qui permettent d'aspirer directement le précieux liquide. Efficace d'un point de vue biologique, mais très discutable moralement !
" (p. 94) (Pdf original)

Réf
- Fraval, A. (2019) Fils de reines : juste des protéines. Épingles n° 1144, Avril 2019. https://www7.inra.fr/opie-insectes/epingle19.htm
. Pdf
- Lenancker, P., B. D. Hoffmann, W. T. Tay and L. Lach (2019). Strategies of the invasive tropical fire ant (Solenopsis geminata) to minimize inbreeding costs. Scientific Reports 9(1): 4566. doi: 10.1038/s41598-019-41031-5