Les particules fines et autres polluants de l'atmosphère

Alain Lenoir Mis à jour le 20-Mar-2022

Les particules fines appelées PM10 sont dégagées lors de la combustion du bois, par les voitures (surtout le diesel), les usines. Les polluants volatiles sont le dooxyde d'azote (NO2), l'ozone (O3), le dioxyde de soufre (SO2). On atteint de plus en plus souvent des pics qui dépassent les normes admises. Il faut aussi prendre en compte les particules plus fines (PM2,5) qui sont plus dangereuses car elles franchissent la barrière pulmonaire et entrent dans la circulation sanguine. On commence à regarder les particules ultrafines (PM0,1) qui seraient encore plus dangereuses (Mandard 2019).

Les effets de ces particules néfastes sont de plus en plus reconnus et cela vient de conduire l'OMS à durcir ses normes (Mandard 2021).
- Même dans la transmission du virus de la covid19 la transmission du virus par aérosols a été sous-estimée (Larouserie 2021).
- L'Inde est le pays le plus exposé : Cela atteint souvent 7 fois plus que la recommendation de l'OMS (Landrin 2021). Voir aussi par exemple Maillard 2019.

Le problème ne date pas d'aujourd'hui. Je me souviens d'avoir pris un avion du Chili vers Sao Paulo dans les années 80 avec un ciel complètement clair et on voyait une barre noire devant nous à l'arrivée... Un immense nuage de pollution déjà.

J'ai aussi cherché avec un collègue belge (Johan Billen) si l'on pouvait trouver les particules dans le corps des fourmis après avoir respiré des pots d'échappement d'une voiture diesel, mais sans succès.

Les particules fines ont la propriété de fixer diverses molécules comme les phtalates, ce qui permet de comprendre que les fourmis en pleine forêt amazonienne soient porteuses de ces pertubateurs endocriniens.

La pollution de l'air par les diésel serait en partie aussi responsable du déclin des populations d'abeilles, en plus de pesticides et des parasites. Les insectes ont des problèmes d'apprentissage et de mémoire dans les tests de conditionnement d'extension du proboscis (Leonard et al 2020, EC DG 2020).

Covid. En Catalogne une étude dans les hôpitaux a permis de voir les facteurs qui augmentent la sensibilité au Covid. Pour expliquer la mortalité ce sont dans l'ordre l'âge, la fragilité cardiaque, l'hypertension et en 4 la quantité de microparticules dans l'air (PM10). Pour la sévérité de la maldie, la concentration en PM10 est le second facteur après l'âge. Si vous habitez dans une zone fortement polluée par les microparticules vous risquez plus de faire un covid grave ou mortel (Marquès et al 2022, voir Europ Comm 2022). Les auteurs disent qu'il faudrait aussi regarder jusqu'aux nanoparticules qui rentrent encore plus profondément dans les poumons. Bizarre, personne ne parle de cette étude..

Voir
- European Commission, D. E. (2022) Air pollution exposure may increase severity and fatality of COVID-19 infections. Science for Environment Policy 577. (Lien)
- Landrin, S. (2021). L'Inde exposée à des niveaux de pollution extrêmes. Le Monde. 7 septembre 2021. p16.
- Larousserie, D. (2021). La transmission du virus par aérosols a été sous-estimée. Le Monde 3 septembre 2021. p.12.

- Leonard, R. J., T. J. Pettit, P. Irga, C. McArthur and D. F. Hochuli (2019). Acute exposure to urban air pollution impairs olfactory learning and memory in honeybees. Ecotoxicology 28(9): 1056-1062. doi: 10.1007/s10646-019-02081-7.
- European Commission DG Env (2020). A single exposure to urban air pollution may impair honeybees’ olfactory learning and memory. Science for Environment Policy 537(542): 2p. Pdf

- Maillard, M. (2019). Au sénégal, Dakar étouffe sous les particules fines. Le Monde. 4 juin 2019. p.14. (Pdf).
- Mandard, S. (2019). Une réglementation inadaptée face au danger. Les particules fines (PM2,5) ne sont toujours pas prises en compte pour les alertes pollution. Le Monde 12 janvier 2019.
- Mandard, S. (2021). Pollution de l'air : l'OMS durcit ses normes. Le Monde. 23 septembre 2021. p.15.
- Marquès, M., E. Correig, D. Ibarretxe, E. Anoro, J. Antonio Arroyo, C. Jericó, R. M. Borrallo, M. l. Miret, S. Näf, A. Pardo, V. Perea, R. Pérez-Bernalte, R. Ramírez-Montesinos, M. Royuela, C. Soler, M. Urquizu-Padilla, A. Zamora, J. Pedro-Botet, L. Masana and J. L. Domingo (2022). Long-term exposure to PM10 above WHO guidelines exacerbates COVID-19 severity and mortality. Environment International 158: 106930. doi: https://doi.org/10.1016/j.envint.2021.106930.