Mémoires d'une fourmi
Alain Lenoir Mis à jour 29-Avr-2022
de Bernard Werber. Albin Michel 2022.
"En suivant les 
  22 arcanes du tarot comme 22 étapes d'évolution voici les grands 
  moments qui m'ont permis de comprendre comment trouver des sujets originaux 
  et inventer des histoires avec des personnages hors normes.
  Dans « Mémoires d'une fourmi » je récapitule 30 ans 
  de souvenirs qui ont donné 30 romans publiés dans 30 pays et ont 
  touché 30 millions de lecteurs.
  Certaines histoires vous surprendront, vous feront rire, ou douter, mais ce 
  sont pourtant bien les instants qui sont inscrits dans la mémoire de 
  mon cerveau.
  Je parle de la découverte de la civilisation des fourmis, mais aussi 
  de mes expériences d'état de conscience modifié, ainsi 
  que des grandes rencontres qui m'ont permis d'avancer. "
Mon 
  analyse.
  Bernard Werber raconte ses souvenirs depuis sa toute petite enfance à 
  5 ans et le début de sa vie à Toulouse jusqu'à sa vie parisienne. 
  Tous les détails sont présentés avec souvent les noms des 
  personnes comme par exemple celles de la rédaction du Nouvel Observateur, 
  c'est féroce.. La deuxième partie du livre est moins intéressante 
  pour un myrmécologue. Il raconte la rédaction des autres livres, 
  les problèmes de traduction des fourmis en coréen (fourmi = kaëni) 
  et en américain, sa découverte des dauphins et du parapente, ses 
  problèmes familiaux et de santé, etc. Son bilan 30 romans publiés 
  dans 30 langues différentes, 30 millions de lecteurs (p.422). Je ne sais 
  pas si tout est vrai.. On a du mal à imaginer qu'il se souvienne au mot 
  près de certains dilaogues...
  Je parlerai ici seulement de son attirance pour les fourmis.
  - à 15 ans il écrit une première histoire de 10 pages intitulée 
  "L'empire des fourmis" (p.69).
  - à 16 ans il rédige une nouvelle qui s'appelait "La cave". 
  Dans une maison "il y avait un escalier en spirale qui descendait très 
  profondément, sur plusieurs dizaines de mètres. Tout en bas, elle 
  découvrait un laboratoire où le scientifique qui leur avait légué 
  la maison était toujours vivant et, caché là, faisait des 
  expériences de communication avec une autre espèce qu'il nommait 
  les "intraterrestres"; qui étaient en fait des .. fourmis."
  - à 17 ans il arrive en fac de droit et écrit une nouvelle "L'empire 
  des fourmis" qui arrive vite à plus de mille pages. Il rédige 
  "huit grandes batailles chorégraphiées de millers de 
  fourmis inspirées des stratégies de combat des batailles d'Hannibal 
  le Carthaginois.". Il écrit alors une nouvelle version, la 
  version E avec la cave (p.94-96).
  - à 20 ans "Je contactais un groupe de myrmécologues 
  [non cités, quelqu'un se reconnait ?] (les spécialistes des 
  fourmis) et ceux-ci me firent cadeau d'une fourmilière entière 
  de fourmis rousses des bois issue de la forêt de Fontainebleau, avec son 
  terrarium et ses reines bien reconnaissables à leur taille supérieure 
  à celle de leurs ouvrières. Il y avait à peu près 
  deux mille individus et trois reiness. J'installais cette petite ville dans 
  ma baignoire"  "A force de les observer, je parvins même 
  à en reconnaître certaines.". Il distingue vite trois 
  groupes : "les fainéantes, les maladroites et les opérationnelles" 
  (p.109-111). Il a toujours gardé ses fourmis dans sa salle de bains où 
  les observe de longues heures (à 29 ans, p.181).
  - à 21 ans il est dans une école de journalisme et propose un 
  reportage sur les fourmis magnans en Côte d'Ivoire. C'est en 1982. Il 
  va à Lamto où il est accueilli par le "professeur Leroux". 
  Des cinéastes du CNRS sont présents pour faire un documentaire 
  (p.118 et suiv.). La rencontre avec les magnans 
  est épique, B. Werber arrive même à faire une photo de la 
  reine (p.127 et suiv.). Remarque : Jean-Marie 
  Leroux était étudiant et a fait sa thèse à Lamto 
  en 1982 sur les fourmis magnans.
  - à 22 ans il publie un article dans L'évènement du jeudi 
  "Un seul cerveau pour toutes les fourmis du monde". (p.143).
  - à 27 ans il est journaliste pigiste au Nouvel Observateur et va interviewer 
  des scientifiques. Il se rend à Nancy et rencontre Didier Desor qui travaille 
  sur les rats nageurs et a découvert une répartition des rôles 
  avec des exploiteurs, des exploités et des autonomes (p.161 et suiv.).
  - à 29 ans il en est la version O de son livre  où "j'ai 
  fait évoluer l'odyssée de la fourmi 103e pour la rendre visuellement 
  plus spectaculaire et plus violente (avec notamment une scène où 
  des fourmis pénètrent dans un pic-vert  pour le manger de 
  l'intérieur sans qu'il puisse même les atteindre : l'occasion 
  d'utiliser ma hantise de l'expérience des magnans en Côte d'Ivoire 
  pour rendre cette scène plus réaliste)." (p.186). Très 
  vite il arrive à la version Q (p.189) et signe le contrat avec Albin 
  Michel (p.195).
  - Dans "La prophétie des abeilles" le héros "découvre 
  que dans trente ans, les abeilles auront complètement disparu, tout comme 
  l'avait annoncé Einstein, et que l'humanité sera en train de péricliter" 
  (p.419) 
  - Il est très lamarckien : "le milieu modifie bien les individus" 
  et "Actuellement, la nouvelle tendance scientifique dite de l' 
  "épigénétique" vient, sous une autre dénomination, 
  confirmer la théorie transformiste de Lamarck. Le milieu modifie bien 
  l'ADN. " (p.224).