« Des fourmis adeptes de la mondialisation » selon Luc Passera
Alain Lenoir - Mis à jour le 20-Avr-2021
La mondialisation a des conséquences importantes pour l'homme. De nombreuses maladies, transmises d'humain à humain (virus, hépatite, rougeole..) ou par des insectes comme les moustiques (dengue, chikungunya, paludisme..) se propagent très rapidement dans le monde entier. Frédéric Joignot (2018a) estime que cette mondialisation a commencé en 1493 avec l'arrivée de Christophe Colomb aux Caraïbes, les espagnols apportant variole, grippe et rougeole. Il écrit que "La mondialisation est aussi biologique". Il écrit aussi que le plastique est devenu "une nouvelle espèce invasive", en particulier dans les océans (2018b). En Nouvelle-Zélande les colons ont introduits de nombreuses espèces comme des bourdons (Goulson) ou la guêpe Vespula vulgaris qui attaque les fourmis Prolasius advenus (Sciences et Avenir mai 2011). Voir plus sur les envahiseurs dans le livre de Vincent Albouy "Etonnants envahisseurs". Nous sommes de plus en plus confrontés à des envahisseurs. C'est ainsi que chez nous, dans le Béarn, il y a un rossignol du Japon échappé d'une volière qui s'est implanté et vit très bien (voir photo plus loin).
Le coût des espèces invasives150 espèces de fourmis ont été signalées hors de leur aire native et 30-35 sont installées de manière durable (Passera 2006). Passera parle d’espèces envahissantes, mais on utilisera l’anglicisme "invasives". Ce sont les « tramp species » ou fourmis vagabondes. On compte actuellement 241 espèces de fourmis introduites hors de leur zone native (Bertelsmeier et al 2017). Le laboratoire de Franck Courchamp travaille plus généralement sur les espèces invasives. "Quelles espèces, parmi la myriade de celles que comptent la faune et la flore, ont les caractéristiques requises pour être potentiellement envahissantes ? C'est tout le sens du travail de « profilage » auquel se sont livrés l'écologue et son équipe. Huit ans d'un labeur acharné, qui a abouti à une première publication, avant l'été, dans la prestigieuse revue « PNAS »" (Fournier et al 2019, Bertelsmeier et al 2013, Verdo 2019). Cleo Bertelsmeier, maintenant à Lausanne continue le travail sur les invasives.
En 2000, la liste des 100 organismes envahissants les plus dangereux
au monde établie par l’Union internationale de la conservation
de la nature (IUCN) comprenait 14 espèces d’insectes parmi lesquelles
5 espèces de fourmis (Lowe et al. 2000) : Anoplolepis gracilipes
(fourmi folle jaune, yellow
crazy ant), Linepithema humile (fourmi
d’Argentine, Argentine ant), Pheidole
megacephala (fourmi à grosse tête, big-headed ant), Solenopsis
invicta (fourmi de feu,
fire ant), Wasmannia auropunctata (the little fire ant, petite fourmi
de feu).
En 2005 on y ajoutait trois autres espèces (Passera and Aron 2005) :
Tapinoma melanocephalum (fourmi
fantôme, ghost ant), Monomorium pharaonis (fourmi
des pharaons) et Solenopsis geminata (fourmi de feu tropicale).
D’autres ont suivi depuis.
En 2015 l'IUCN déclarait 13 espèces de fourmis parmi 19 espèces
les plus invasives : Acromyrmex octospinosus, Anoplolepis gracilipes, Brachyponera
chinensis, Monomorium floricola, Monomorium pharaonis, Myrmica rubra, Paratrechina
longicornis, Pheidole megacephala, Solenopsis geminata, Solenopsis invicta,
Tapinoma melanocephalum, Technomyrmex albipes et Wasmannia auropunctata.
Toutes ces fourmis deviennt l'objet de commerce mondial comme animaux de compagnie
(Gippet et Bertelsmeier 2021).
En 2016 l'Union Européenne a défini une liste de 37 espèces
de plantes et animaux invasives contre lesquelles il faut lutter en prioirité,
mais pas de fourmis (Herzberg 2016b). Il ne faut pas oulier que d'autres insectes
sociaux sont invasifs comme des guêpes Polistes dominula (poliste
gaulois de nos régions, invasif en Amérique du Nord et Australie)
et Vespa velutina (frelon
asiatique), le termite de Formose Coptotermes
formosanus (de Taïwan, originaire de
Chine, arrivé en Louisiane avec les soldats à la fin de la deuxième
guerre mondiale). Même l'introduction de l'abeille domestique en Amérique
a eu des conséquences importantes sur les abeilles locales (Breed 2016).
Dispersion des fourmis invasives. Un article important de Cléo Bertelsmeier à Lausanne a permis de montrer que les fourmis se sont dispersées sur le globe en suivant deux grandes vagues du commerce international, soit de 1850 à 1914 et de 1970 à nos jours (7sur7.be 2017, Affentranger 2017, Bertelsmeier et al 2017). On y apprend aussi qu'Acromyrmex octospinosus champignonniste de Guadeloupe considérée comme invasive ne l'est pas. Dans nos régions, les transports de fleurs en pot sont sans doute le principal moyen de dispersion. Selon Claude Lebas (mail du 4 novembre 2017) les vans pour chevaux seraient aussi une voie importante en Languedoc Roussillon pour Lasius neglectus. Selon Peter Wohlleben (2017, p.225) les palettes de bois insuffisamment chauffées pour être déparasitées offrent aux vagabonds de multiples opportunités pour traverser les océans. Le moustique tigre se déplace en co-voiturage depuis Barcelone dans toute l'Espagne selon Eritja et al (2017). Cleo Bertelsmeier a aussi fait une simulation de la progression prévisible des fourmis invasives en France avec le réchauffement climatique. Les ports d'entrée seraient surtout Biarritz, Toulon et Nice. La côte sud-ouest serait la plus touchée. Lasius neglectus et la fourmi d'Argentine auraient l'expansion la plus forte, suivies de Solenopsis richteri, Pheidole megacephala et Wasmannia auropunctata (Bertelsmeier and Courchamp 2014). Cleo Bertelsmeier a analysé des données collectées dans les ports maritimes et les aéroports des États-Unis et de Nouvelle-Zélande (Bertelsmeier et al 2018), elle déclare : "j’ai observé qu’une grande majorité des espèces transportées par l’homme ne proviennent pas de leur territoire d’origine, mais de régions précédemment colonisées. C’est notamment le cas dans 75% et 90% des fourmis entrant respectivement aux Etats-Unis et en Nouvelle-Zélande. Ces résultats laissent présager une augmentation des invasions biologiques sur le globe dans le futur, ce qui n’est pas très bon signe." (Mange 2018)
Les activités humaines transforment radicalement la circulation des êtres vivants sur la planète, y compris les microorganismes (bactéries, champignons, micro-algues) avec des répercussions probables sur les écosystèmes et les populations. On trouve par exemple une dispersion considérable de l'interféron de classe 1 qui favorise la résistance aux antibiotiques (Zhu et al 2017, voir Luk 2018).
Les fourmis invasives occupent des niches climatiques vides selon Arnan et al (2021). Une rechercche sur les bases de data sur 134 espèces fréquentes en Europe de l'ouest a été réalisée, 130 natives et 4 introduites (Lasius neglectus, Linepithema humile, Cardiocondyla emeryi et Pheidole megacephala). Le climat n'est pas le facteur déterminant pour les invasions, c'est plutôt les niches vides. Il est intéressant de noter que l'espèce la plus observée est Tapinoma cf nigerrimum qui correspond souvent à la nouvelle invasive T. magnum.
Les serres tropicales sont un milieu très favorable pour les fourmis invasives qui arrivent avec les plantes. Blatrix (et al 2018) en ont fait un inventaire en France et Belgique entre 2014 et 2016. Les oasis aussi accueillent des invasives, par exemple au Maroc (Taheri et al 2020)
1 - Linepithema humile (fourmi
d’Argentine, Argentine ant)
Elle est arrivée du sud du Brésil en 1915 (et pas d’Argentine)
sur la Côte d’Azur vers 1900 avec des plantes et s’est installée
depuis avec succès. Elle reste cantonnée le long des côtes
car elle ne supporte pas le gel. On a décrit deux super-colonies en Europe
le long de la côte méditerranéenne et jusqu’en atlantique
au Portugal (Giraud et al. 2002). En fait une nouvelle super-colonie a été
identifiée en Corse où le l’ai observée à
Calvi dans les années 70 (peut-être importée par les légionnaires
?) et au port des Oursinières dans une petite pinède à
l'Est de Toulon (Blight et al. 2010). C'est peut-être l'Argentine qui
perturbe les radars des autoroutes.. (Pontone 2014). En Corse on
attribue souvent les dégâts à la fourmi d'Argentine, mais
ce sont en fait des Tapinoma, les argentines n'étant que sur
la côte et elles semblent bien être les seules fourmis capables
de concurrencer les Linepithema (Chauvet 2018).
En septembre 2016 j'ai eu l'occasion de voir des pinèdes sur la côte au niveau de Girona entièrement envahies par des fourmis d'Argentine. C'est très impressionnant, il ne reste aucune autre fourmi. Paradoxalement, les fourmilions prospèrent dans cette zone, les fourmis étant abondantes. Mais cela ne suffit pas à limiter les argentines.
Pinède Escalas (près Girone) :
En 2016 elle a été trouvée à Nantes (Charrier et al 2020).
Andrew Suarez et son équipe ont examiné 40 sites déclarés infestés en Floride il y a 21 ans. La surface occupée a augmentée de 37% et la quantité de fourmis de 122% (avec des "pitfalls"). Le nombre d'espèces de fourmis natives sur ces site est passé de 14 à 4.En plus d'autres invasives sont apparues comme Brachymyrmex patagonicus et Pheidole flavens (Achury et al 2021)Pour en voir plus sur la fourmi d'Argentine
2 - Solenopsis
invicta (fourmi de feu, fire ant)
C’est une véritable plaie aux USA où elle infeste plus de
140 millions d’hectares. Cela coûte 6,5 milliards de dollars par
an. Elle envahit maintenant l’Australie, Taïwan, la Chine, le Mexique
et les Caraïbes. Dans les zones infestées, 5% des personnes développent
une hyper-sensibilité au venin. Elle est connue pour former des radeaux
en cas d’inondation. Selon
Diagne (et al 2021) "Aux Etats-Unis, rien que les attaques des fourmis
de feu entraînent une centaine de milliers d’hospitalisations et
100 décès par an, pour un coût annuel de 6 milliards de
dollars."
En fait il y a plusieurs espèces comme S. richteri (Black Imported
Fire Ant – BIFA) longtemps considérée comme sous-espèce
de S. invicta. On la trouve au sud des USA, et serait originaire d’Amérique
Sud.
S. saevissima du Brésil est monocalique, mais en Guyane elle
forme des supercolonies (Martins et al. 2012; Dejean et al. 2015; Lenoir et
al. 2016).
S. geminata (Fourmi de feu tropicale) est dans tout le pacifique sud,
a sans doute été transportée depuis le Mexique par les
galions espagnols.
3 - Anoplolepis gracilipes (Plagiolepidini,
fourmi folle jaune, yellow crazy ant)
Cette fourmi est facile à reconnaitre à ses pattes très
longues et grêles, de grandes antennes et grands yeux et elle fait des
mouvements désordonnés très rapides d’où son
nom. Elle serait originaire d’Afrique et d’Asie. Elle est invasive
en Australie, Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Hawaï, Galápagos,
Polynésie française), océan indien (Seychelles, île
Christmas, La Réunion). Elle est célèbre pour avoir détruit
plus de 20 millions de Crabes rouges terrestres (Gecarcoidea natalis)
endémiques de l'île Christmas (au Nord-Ouest de l'Australie et
au Sud-Ouest de Java) pendant leurs migrations annuelles. Voir
plus
4 - Pheidole megacephala (fourmi
à grosse tête, big-headed ant, the Brown House Ant, coastal brown
ant en Australie)
On la trouve un peu partout en particulier dans les îles. En France dans
les régions parisienne, lyonnaise et bordelaise. Peut-être dans
un zoo de serpents à Saint-Malo. A La Réunion pourrait avoir un
rôle positif de prédateur dans les plantations de manguiers - voir
plus loin (Jacquot et al 2016)
5 - Wasmannia auropunctata (little fire-ant,
petite fourmi de feu, fourmi électrique en Nouvelle-Calédonie)
Wasmannia est
originaire d'Amérique tropicale, elle a envahit de nombreuses îles
du Pacifique y compris les Galapagos. En présence de Wasmannia
le nombre d'espèces de fourmis chute complètement, elle représente
90% à 99% des fourmis quand elle est présente. Elle monopolise
les sources de nourriture, il est possible que les autres espèces crèvent
de faim. En Israël il y aurait eu une seule invasion
(Vonshak et al 2009). Voir
plus sur la petite fourmi de feu
6 - Tapinoma
melanocephalum (fourmi fantôme, ghost ant). Voir
Fourmi
fantôme
Fourmi tropicale toute petite facile à reconnaître avec son abdomen
clair que l’on peut colorer. Elle vit dans les maisons où elle
est d’une efficacité redoutable pour recruter des congénères
quand elles trouvent une source de nourriture.
La répartition de
la fourmi fantôme (Bertelsmeier et al 2017)
et pour voir la répartition actualisée (cabi.org). J'en ai trouvé dans les serres tropicales du jardin botanique de Nancy en juin 2019.
7 - Monomorium pharaonis
(fourmi des pharaons)
Originaire sans doute de la région éthiopienne, mais c’est
contesté. Elle vit dans les bâtiments bien chauffés des
grandes villes (par exemple dans les hôpitaux). En régressions
? À Tours elle était présente dans les années 70
dans divers immeubles, mais semble avoir disparue. Le laboratoire de Wilson
à Harvard a été envahi dans les années 60 par cette
fourmi (pdf)
Et plus récemment :
8 - Paratrechina longicornis (Plagiolepidini)
(Fourmi folle noire, longhorn (black) crazy ant)
C’est une fourmi surtout tropicale, qui peut s’installer jusqu’en
Estonie, Suède (habitations, serres). Origine Asie sud-est et Mélanésie
(Wetterer 2008). Trouvée en France en 1856 (Nylander), actuellement dans
des serres. Les reines isolées produisent des ouvrières diploïdes,
clones des reines, et des mâles clones de leur père (Pearcy et
al. 2011). C’est l’alliée de Ant-man, le film (2015). Voir
Fourmis folles
9 - La fourmi folle rousse Nylanderia fulva
(Rasberry crazy ant, tawny crazy ant)
C’est une fourmi originaire d’Argentine et du sud du Brésil
qui semble contrarier l’expansion des fourmis de feu aux États-Unis
(arrivée en 2002 au Texas). Elle est rousse parsemée de poils
rouges et fait de gros dégâts aux matériels électriques.
Elle est en expansion rapide et pourrait provoquer plus de dégâts
que la fourmi de feu. Voir Fourmis
folles
10 - En Europe, Lasius neglectus
(Invasive garden ant, super fourmi asiatique, fourmi
envahissante des jardins, fourmi
aztèque, voir plus)
C’est la fourmi de la Mer Noire selon Fraval (Fraval 2009).
Elle est originaire des steppes d’Asie mineure, sans doute de Lasius
turcicus qui a deux formes, d’altitude unicoloniale et de plaine
supercoloniale (Cremer et al. 2008; Ugelvig et al. 2008,
Ugelvig and Cremer 2012). Les colonies comportent
de nombreuses
reines de petite taille avec accouplement intranidal (pas de vol nuptial), elles
forment des super colonies (jusqu’à 35 000 ouvrières) avec
de nombreuses ouvrières « nanitic » de petite taille qui
se développent plus vite (Espadaler
et Rey 2001).
On la trouve beaucoup dans la région lyonnaise (Gippet et al 2021).
À signaler sa progression rapide en France, en Touraine
on la trouve dans les jardins de La Riche depuis les années 2000. J'en
ai reçu récemment de Montlouis sur Loire, de Saint-Brévin
où elle semble détruire les nids de Messor. Elle a envahi
le village de Désirat en Ardèche (Plummer 2015). Elle
peut faire des dommages
aux circuits électriques. On la trouve beaucoup
dans la région lyonnaise (Gippet,
thèse 2016). Elle se déplace avec les transports de terre, béton
lors de travaux (Gippet et al 2017).
Voir tout sur la répartition et la biologie sur le site du CREAF
à Barcelone (Espadaler and Bernal 2015). Son expansion pourrait être
ralentie par un champignon Laboulbenia formicarum (Tragust et al. 2015),
mais je n’y crois pas trop car l'immunité
sociale est très forte chez les fourmis. Lasius neglectus
est arrivée en Angleterre en 2010. Elle est adaptée aux climats
plus frais, par exemple à 30°C elle ne résiste pas bien et
est combattue efficacement par les Crematogaster et Tapinoma
(Frizzi et al 2017).
11 - Myrmica rubra (Fourmi rouge, ruby
ant) d’Europe
Notre fourmi rouge est connue depuis 1900 au Massachussetts (Wheeler 1908).
Elle semble être devenue invasive aux USA dans le Maine dans les années
50 et actuellement dans 4 autres états (Groden et al. 2005), mais reste
multicoloniale (Garnas 2007). On la trouve aussi à Terre-Neuve et au
Canada. À Terre-Neuve, avec des analyses génétiques, il
y a au moins 4 sources d’importation possibles (Hicks et al. 2014). Pour
le bilan de la répartition en Amérique du Nord voir (Wetterer
and Radchenko 2011). On l'appelle maintenant "European
Fire ant"
12 - D'autres espèces
- Diverses espèces deviennent invasives en milieu tropical ou subtropical,
par exemple Ooceraea
(Cerapachys) biroi (fourmi maraudeuse, clonal raider ant) dans les
îles ( Wetterer et al 2012).
- J'ai trouvé dans mon village à Sauvagnon (64230) en avril 2017 Tapinoma magnum, une fourmi originaire de la côte méditerranéenne de Narbonne à Montpellier, en Corse et en Afrique du Nord. Elle a été trouvée aussi dans la banlieue de Bordeaux et elle est signalée comme invasive en Allemagne, Belgique (Ostende) et Pays-Bas. Elle arrive sans doute avec des plants. Voir plus sur T. magnum
- Brachyponera sennaarensis (samsun ant) selon Bertelsmeier et al 2017 :
Brachyponera chinensis (Asian needle ant, fourmi aiguille asiatique) a colonisé les USA dans les années 1930. Elle devient invasive dans les états du sud depuis les années 2000 où elle fait reculer la fourmi d'Argentine. C'est une fourmi qui se nourrit de termites Reticulitermes flavipes. Pour lutter contre cette fourmi on teste de leur donner des termites empoisonnés avec du fipronil. Ce serait plus efficace que des appâts avec "moins" de pollution environnementale... bof .. (Buczkowski 2016). Aux USA on a étudié la progression de cette fourmi dans les forêts apalachiennes où elle est en concurrence acec Aphaenogaster rudis et A. picea. Hélas les seuls refuges pour les deux espèces locales sont l'altitude et les zones plus nordiques où B. chinensis ne supporte pas le froid. Peu encourageant pour la lutte contre les invasives !
- Tapinoma sessile, la fourmi odorante, d'Amérique du Nord est aussi envahissante dans certaines zones.
- Tetramorium bicarinatum, originaire d'Asie du Sud-Est, introduite un peu partout en pays tropicaux et en France dans les serres tropicales. Cyril Astruc, pour sa thèse a effectué des tests d'agression entre fourmis originaires du Japon (locales) et du Brésil (invasives) et n'a pas observé d'agressivité entre colonies (unicolonialité) alors qu'elles sont très agressives envers d'autres espèces.
Et toujours de nouvelles
:
- Trichomyrmex destructor (fourmi
de Singapour) dans les oasis du Maroc (Taheri et al 2020)
- Plagiolepis
alluaudi.
- Tetramorium
caespitum en concurrence avec une espèce invasive T. immigrans
dans la vallée du Rhône.
- selon Seifert (2020)
: Plagiolepis invadens
dans le groupe P. schmitzii. Une super-colonie dans un jardin en Allemagne
et qui envahit la maison en 2016.
- Cardiocondyla emeryi (Wetterer 2012).
- Brachymyrmex patagonicus, espèce d'Afrique du Sud, envahissante dans le sud des USA (depuis 1976, et aussi Asie, Espagne et Martinique), par exemple au Texas. Pourtant, contrairement aux principales fourmis invasives qui sont unicoloniales, c'est une fourmi qui reste multicoloniale avec des colonies monogynes très agressives entre elles, parfois à moins de 2,5 mètres, avec 400 à 800 colonies /ha. Chaque colonie garde un profil cuticulaire propre bien différencié. L'agression intercoloniale est cependant liée plutôt à la différenciation génétique plutôt qu'aux différences chimiques. Elle est sans doute liée à un petit nombre de composés (Eyer et al 2021). On la trouve avec une autre invasive Pheidole flavens en Floride (Achury et al 2021).
Parmi les fourmis vendues dans le monde il y a 57 invasives, reconnues comme les plus invasives au niveau mondial par l'IUCN : Acromyrmex octospinosus, Anoplolepis gracilipes, Brachyponera chinensis, Monomorium floricola, Monomorium pharaonis, Myrmica rubra, Paratrechina longicornis, Pheidole megacephala, Solenopsis geminata, Solenopsis invicta, Tapinoma melanocephalum, Technomyrmex albipes et Wasmannia auropunctata. (Gippet et Bertelsmeier 2021).
13
- Le cas des îles
Pour plus d'infos sur les envahisseurs (plantes
et animaux) voir le livre de Albouy
(2017). On y trouve par exemple le cas de l'île de la Surprise (24
ha) en Nouvelle-Calédonie où les rats qui faisaient des ravages
dans les populations d'oiseaux et de reptiles ont été éliminés
avec succès sans que cela perturbe la population de fourmis Pdf.
Selon Cerdá et al (2012) il y avait sur cette île une seule espèce
locale, Pheidole oceanica, qui résiste face à 8 espèces
introduites. Voir aussi plus haut le cas de la fourmi maraudeuse
Ooceraea (Cerapachys)
biroi qui devient invasive dans les îles.
Effectivement, les îles sont les premières victimes des espèces invasives. Parmi les 1288 îles accueillant des vertébrés menacés, 1030 abritent également des espèces invasives (Garric 2017).
Caractéristiques
des invasives
Toutes ces «tramp species » ont des caractéristiques communes
(Passera 1993 version française, 1994) (voir Passera and Aron 2005 -
chapitre 15 et Passera 2006 pages 217 et suiv.) :
- propension à envahir de nouveaux biotopes et en particulier les îles,
- unicolonialité (formant des supercolonies sans agression). C’est
ainsi que Tapinoma sessile en Indiana change de statut avec l’urbanisation
: en milieu naturel elle forme des colonies simples monogynes, monocaliques,
et elle devient polygyne, supercoloniale et envahissante en milieu semi-naturel
et urbanisé où elle fait disparaître les autres espèces
(Buczkowski 2010). Lepisiota canescens
native d'Ethiopie est unicoloniale et semble être une invasive potentielle
qui a déjà envahi l'Afrique du Sud et est arrivée à
Darwin en Australie. Il n'y aurait qu'une vingtaine d'espèces unicoloniales.
- commensales de l’homme,
- très polygynes avec des reines à durée de vie très
courte s’accouplant dans le nid sans vol nuptial,
- multiplication par bouturage,
- et enfin ouvrières toujours stériles.
Pourtant, selon Passera, un seul caractère leur est propre : la dispersion
par les activités humaines.
Selon Bertelsmeier
(et al 2017) les espèces de petite taille et dont les colonies
comportent plusieurs reines sont plus enclines à se répandre.
En conséquence il y a perte de la diversité génétique
et les flux de gènes entre supercolonies sont faibles. C’est ainsi
que les Wasmannia d’Israël proviennent d’une seule
reine d’Amérique du sud (Hefetz). Ces fourmis changent facilement
de profil d’hydrocarbures cuticulaires «You are what you eat»
comme cela a été montré chez Linepithema qui intègre
des alcanes des grillons donnés au labo (Liang and Silverman 2000). On
vient de montrer aussi que le frelon asiatique invasif en France, malgré
une grande homogénéité génétique, présente
des variations de profils cuticulaires, indiquant une grande flexibilité
(Gévar et al 2017).
Héritabité des hydrocarbures : chez Monomorium pharaonis en élevage au laboratoire les hydrocarbures ont peu d'héritabilité, ce qui semble indiquer qu'ils sont sujets à sélection. C'est sans doute ce qui explique qu'en élevage en laboratoire ils varient facilement, cela pourrait etre une caractéristique des fourmis invasives (Walsh et al 2019).
D’une manière générale,
les fourmis invasives peuvent perturber les mutualismes, voir la synthèse
de Kiers et al. 2010.
Les invasions biologiques s'accompagnent aussi de modifications
du microbiote intestinal comme c'est le cas pour le termite Reticulitermes
flavipes originaire de Louisianne et introduit en France au cours du 18ème
siècle (Dedeine et al 2017).
Pourtant bonne nouvelle
selon Cleo
Bertelsmeier : Le
Journal du Jura (2020) Les espèces invasives les plus dangereuses sont
les plus casanières. journaldujura.ch
15 octobre 2020.
"Cleo Bertelsmeier, professeure assistante au Département d’écologie
et évolution de l’UNIL, et sa doctorante Olivia Bates ont voulu
savoir si les espèces introduites les plus invasives sont les plus aptes
à coloniser de nouveaux climats. Pour ce faire, les biologistes ont évalué,
en collaboration avec Sébastien Ollier, du Laboratoire Ecologie, Systématique,
Evolution de l’Université Paris-Saclay, la niche climatique de
82 espèces de fourmis provenant du monde entier. Résultats: "Nous
avons pu démontrer que les espèces les plus néfastes pour
l'être humain et l’environnement s’aventurent paradoxalement
le moins dans des climats auxquels elles ne sont pas exposées dans leur
zone native. En d’autres termes, les espèces les plus dangereuses
sont plus frileuses et moins expansionnistes que les autres", commente
Cleo Bertelsmeier, citée dans le communiqué. Ces résultats
constituent une bonne nouvelle, comme le relève Olivia Bates, première
auteure de l'article: "Puisque les espèces invasives les pires sont
peu enclines à coloniser de nouveaux climats, leur propagation spatiale
est prévisible. Il suffit de se baser sur l’ensemble des conditions
climatiques dans leur aire native pour élaborer un modèle prédictif
qui identifie les endroits sur Terre présentant des conditions climatiques
similaires, propices à l’espèce".
(Bates et al 2020)
Pourquoi ces fourmis deviennent-elles
invasives ? C'est une question sans véritable
réponse pour le moment. Calcatera et al (2016) ont étudié
Solenopsis richteri et Linepithema humile dans leur région
native en Argentine. Les deux espèces cohabitent avec 47 autres espèces
sans problèmes. Les auteurs émettent l'idée que ces fourmis
sont écologiquement flexibles... C'est peut-être lié aux
changements de milieu comme Tapinoma sessile en Indiana qui change
de statut avec l'urbanisation (voir plus haut Buczkowski 2010). Pourtant,
selon l'équipe de Franck Courchamp,
il est possible de
prédire la probabilité que certaines fourmis soient invasives
selon leur profil écologique et leur attribuer le caractère de
"profiler" (Fournier et al 2019, voir Courchamp 2019)
Voir la liste des fourmis super-invasives (probabiliyé
>80%) et des invasives potentielles (10 à 30%)
Liste (Acromyrmex octospinosus de Guadeloupe avec 0% est
éliminée de la liste des invasives)
Des mâles
plus gros et plus efficaces chez T. immigrans :
Vol nuptial et polyandrie interspécifique chez les deux espèces :
Marie-Monique Robin dans son livre La fabrique des pandémies (2021) émet une hypothèse à propos des espèces invasives : "Plusieurs études suggèrent que les rongeurs généralistes ont une certaine plasticité génétique, avec des récepteurs capables de se lier à de nombreuses maladies, mais aussi de les transmettre. Ils sont aussi associés à des environnements perturbés, peut-être du fait d'un avantage évolutif qui leur permet de s'adapter à des habitats variés et de vivre à proxilmité des humains.". Est-ce que les fourmis invasives seraient aussi plus plastiques génétiquement ?
Compétition entre
invasives
Tapinoma nigerrimum semble combattre efficacement la fourmi d’Argentine
(Blight et al. 2010), mais elle devient aussi une peste.. On la trouve dans
les bouches du métro à Lyon et même en Belgique. T.
nigerrimum est souvent considérée comme nuisible mais elle
mange les larves de la mouche des fruits Ceratitis capitata dans les
vergers de citronniers en Italie (Calabre). Les autres fourmis (Messor structor,
Camponotus aethiops et Formica fusca) très peu efficaces
contre l'Argentine (Campolo et al. 2015). La
compétition Tapinoma magnum / fourmi d'Argentine est réelle.
Christain Foin me dit "avec Claude [Lebas]
nous avons vu un affrontement entre deux énormes colonies de Linepithema
et de Tapinoma. J’y aurais passé la journée à les
regarder. C’était une guerre de positions et une guerre chimique.
Deux armées d’une quinzaine de cm de large face à face avec
un no man’s land entre les deux." (Christian
Foin, mail du 9 novembre 2019).
Cleo Bertelsmeier dans le laboratoire de Franck Courchamp à Orsay a travaillé sur la compétition entre 4 espèces de fourmis invasives en les testant en laboratoire par des combats entre deux espèces. Les espèces utilisant des armes chimiques (Wasmannia auropunctata et Lasius neglectus) sont bien meilleures que les autres qui utilisent leurs simples mandibules (Pheidole megacephala qui perd toujours en combat à deux et Linepithema humile). P. megacephala a cependant des ressources puisque en combat à quatre elle laisse les autres s'entretuer pour prendre la place ensuite (Stratégie de Napoléon selon Herzberg) (Bertelsmeier et al. 2016). Voir l'article du Monde (Herzberg 2016a Pdf), Le Journal du Dimanche (Bellet 2016 Pdf) et Le Figaro (Nothias 2016 Pdf).
Compétition entre la fourmi d'Argentine et la fourmi aztèque Lasius neglectus. Ces deux espèces invasives sont amenées à se retrouver de plus en plus souvent en compétion en Europe. Des chercheurs espagnols et polonais ont étudié en laboratoire cette compétition. Elles utilisent deux stratégies connues chez les fourmis : la stratégie du bourgeois, où l'on change d'agressivité en fonction de la dominance numérique, et la stratégie du cher-ennemi où l'on accepte l'autre avec territoire partagé (Trigos-Peral et al 2020). Des préjugés
Attention aux idées préconçues et non vérifiées
: les invasives font disparaître les fourmis natives comme à Port-Leucate
où ne subsistent que 2 espèces devenues très rares (Passera
2006). Cependant, à Madère (Açores) Pheidole megacephala
puis Linepithema humile sont censées avoir éradiqué
toutes les espèces natives. En fait, c’est faux, ces deux espèces
occupent 0,3 et 6% de l’île, et n’ont jamais occupé
plus de 10%. Sur 10 espèces natives, 9 sont encore présentes (Wetterer
2006). Aux Galapagos la communauté des fourmis comporte 29 espèces
dont 22 introduites ; surtout S geminata et W auropunctata. Mais les
fourmis natives survivent encore !! (Peck et al. 1998).
Vive
les envahisseurs ?
C'est
un peu iconoclaste mais parfois on peut se demander si les envahisseurs ne sont
pas une solution à la destruction d'écosystèmes perturbés.
C'est ainsi qu'à Hawaï un oiseau envahisseur aurait plutôt
un rôle positif dans la dispersion des graines... (Herzberg 2019).
Il faut sans doute
s'inspirer de ce que dit le philosophe Baptiste Morizot "On a longtemps
cru qu'il fallait exploiter plus efficacement la nature pour améliorer
nos conditions de vie humaine; on commence à comprendre, que pour atteindre
cet objectif, il faut apprendre à mieux cohabiter avec les autres créatures
de la terre." (Vincent 2016)
Invasives et lutte biologique
Les fourmis invasives peuvent même avoir un rôle dans la lutte biologique.
Cela a été étudié à La Réunion dans
des plantations de mangues où Pheidole megacephala et Solenopsis
geminata mangent beaucoup d'oeufs de la mouche des fruits Zeugodacus
cucurbitae (Jacquot et al 2016). Ces mêmes P. megacephala
sont aussi de bons agents prédateurs des larves du charançon du
café Xylosandrus compactus à La Réunion (Ogogol
et al 2017).
Des
invasives qui disparaissent
Des fourmis invasives peuvent disparaitre spontanément
sans intervention humaine, c'est ce qu'ont observé M Cooling et B Hoffmann
en Australie sur la fourmi folle jaune (yellow crazy ant, Anoplolepis gracilipes)
entre 2003 et 2014, une invasive qui pose beaucoup de problèmes (Cooling
and Hoffmann 2015). Cette disparition pourrait être due à des virus,
et d'autres bactéries pathogènes (Cooling et al 2016).
Intéressant, cela me rappelle une observation de Luc Passera qui signalait
que la fourmi d'Argentine semble régresser spontanément sur la
côte méditerranéenne vers Leucate. La fourmi d’Argentine
qui avait envahi la Nouvelle-Zélande semble régresser spontanément
(Cooling et al. 2012).
Lutte contre les fourmis
invasives
Dans les années 1950 aux USA avec l'apparition de nouveaux insecticides,
une grande campagne d'éradication de la fourmi de feu a été
lancée sur 56 millions d’hectares. Cela a été un
échec cuisant. Voir
la critique de Rachel
Carson dans son livre "Le printemps silencieux" (Carson 1968).
E. O. Wilson, le célèbre myrmécologue américain,
a d’ailleurs qualifié cette guerre perdue de « Vietnam entomologique
» (Wilson 200, p. 236, voir Keller et Gordon 2006 p. 188). Des essais
de lutte biologique sont menés depuis des années contre Solenopsis
invicta par des champignons, des parasitoïdes (Eucharitidae, mouches
phorides) qui n’ont pas suivi lors de la migration. On peut infecter les
fourmis avec le champignon pathogène Metarhizium anisopliae,
mais elles boivent plus de quinine (self medication), reçoivent plus
de trophallaxies (Qiu et al. 2016). C’est de l’immunité sociale,
donc la lutte est difficile. Pseudacteon tricuspis et P. curvatus
sont des mouches phorides parasitoïdes d'Amérique du Sud qui pourraient
limiter la prolifération des fourmis de feu, mais leur effet est minime
(Valles et al. 2010; Porter and Calcaterra 2013), même si des essais continuent
(Porter et al 2018). Pierre Jolivet écrivait déjà en 1986
que la lutte avec les parasitoïdes « semble sans espoir
» (Jolivet 1986, p. 187).
En Nouvelle-Calédonie, il est sans doute déjà trop tard
pour stopper l'invasion (tahiti.info 2017). Attention aux effets pervers : en
Nouvelle-Zélande, la fourmi
d'Argentine fait disparaître les Monomorium antarcticum locales.
L'imidaclopride abaisse l'agressivité des Monomorium et au contraire
augmente celle des Argentines, ce qui augmente leur chance de se répandre
(Barbieri et al 2013, voir Bossy 2013).
Hoffmann a fait le bilan de 316 campagnes d’éradication
pour 11 espèces d’invasives, hélas avec des insecticides
puissants comme le fipronil (qui pose des problèmes pour les abeilles
!), l’hydraméthylnone (pour cafards et fourmis), des régulateurs
de croissance (pyriproxyfène et méthoprène). Il note 144
succès surtout en Australie mais uniquement sur très petites surfaces
(Hoffmann et al. 2016).
Des essais de lutte sont conduits actuellement avec des produits comme des extraits
de thé, soit les feuilles soit les restes après usage, contenant
diverses molécules toxiques comme des polyphénols sur Paratrechina
longicornis, Anoplolepis gracilipes (fourmis
folles) en Malaise (Dieng et al. 2016).
Contre Tapinoma
melanocephalum (fourmi fantôme), la fourmi d’Argentine
et la fourmi des pharaons à Taiwan on peut utiliser des solutions avec
de l’acide borique à 1% et du sucre, efficace en 4 semaines (Klotz
et al. 1996; Luo and Chang 2013).
et si on laissait faire la nature comme le dit Vincent Albouy
?
Selon Cleo Bertelsmeier : "Nous sommes donc loin d'en avoir fini avec les fourmis invasives - des espèces qui doivent leur formidable succès écologiques à leur organisation sociale et à différentes stratégies comportementales de dominance physique et de monopolisation des ressources." (Les guerres secrètes des fourmis, p.193).
C'est aussi ce que dit Quentin Rome à propos du frelon asiatique "On ne pourra très probablement pas éradiquer ou juguler l'extension du frelon asiatique. D'ailleurs, on y est parvenu pour aucune guêpe sociale. Mieux vaudrait trouver une méthode pour vivre avec." Pdf
Comment les fourmis voyagent ? Dans Minuscules 2 on a une réponse : les fourmis rouges se retrouvent dans un carton en direction de Tokyo où elles vont bien sûr s'installer.
Remerciements. Merci à Laurence Berville pour avoir envoyé des fourmis invasives d'Australie (dans l'alcool bien sûr).
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